Les annonces faites hier sur les questions de sécurité par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, à la préfecture de Seine-Saint-Denis, ne sont pas satisfaisantes.

J’ai écouté attentivement son intervention mais le compte n’y est pas !

Le ministre m’a annoncé lors de la rencontre en présence des maires de Pantin et La Courneuve que vingt policiers seront affectés au commissariat d’Aubervilliers en octobre, le ministre a, dans le même temps, confirmé le départ de treize autres… Ce qui ne nous laisse, au final, que sept nouveaux postes.
Notre ville restera donc dans le ratio d’un policier pour 550 habitants !

Les effectifs promis ne sont donc clairement pas au rendez-vous, malgré des engagements « de renforts significatifs ».

Pourtant, il y a urgence.
Chaque jour, les Albertivillariennes et Albertivillariens sont confrontés à des problèmes d’incivilités, de violences, d’agressions et de trafics de drogue qu’ils ne peuvent plus supporter. Aujourd’hui et après ces annonces, c’est un grand sentiment de déception qui prévaut.
Bien sûr, nous accueillons positivement les mesures de développement des systèmes de vidéoprotection. L’État cofinancera à hauteur de 80% le déploiement de 25 nouvelles caméras sur la ville.

Mais les brigades sont en sous-effectifs chroniques, le matériel est vétuste et en pénurie… Malgré le travail remarquable réalisé au quotidien par les agents en fonction au commissariat, chaque jour les Albertivillariens ressentent ce manque de moyens.

Nous voulons l’égalité républicaine. Il n’est pas tolérable que nos concitoyennes et concitoyens ne puissent pas disposer des mêmes droits en matière de justice et de sécurité que d’autres territoires plus aisés.

La municipalité, elle, prendra ses responsabilités en mettant des moyens pour améliorer son dispositif de lutte contre l’insécurité. Ainsi, la police municipale sera renforcée aux heures les plus sensibles et son fonctionnement adaptée aux demandes de la population.

Mais pour améliorer durablement la situation, nous avons un besoin urgent qu’Aubervilliers soit dotée d’effectifs de police nationale en nombre suffisant. Le ministre de l’Intérieur se dit « prêt à adapter les moyens avant la fin de l’année ». C’est nécessaire et ce sera indispensable pour rétablir la tranquillité et la sécurité de nos concitoyens.

Par ailleurs, le ministre a déclaré qu’il était prêt à venir sur le terrain. Je lui ai donc réitéré mon invitation à l’accueillir à Aubervilliers afin qu’il puisse aller à la rencontre de la population, des associations et de celles et ceux qui, au quotidien, subissent cette insécurité.

Plus que jamais, il est urgent de traiter dignement Aubervilliers.
Nous sommes déterminés à obtenir satisfaction !

Mériem Derkaoui
Maire d’Aubervilliers