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Liban plein écran
Mezzés cinématographiques de choix au Studio les 13 et 14 avril qui accueille le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient.
Bienheureux les cinéphiles globetrotters ! Le 13e Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient fournit l’occasion de prendre le pouls de ce que cette aire géographique donne à voir en matière de fictions, documentaires, longs et courts métrages.
* Dans cette sélection très riche, il a été choisi d’opérer cette année un focus sur la création cinématographique libanaise. Aussi, la clôture du Panorama au cinéma Le Studio traduit-elle pareille intention avec les projections de Pays rêvé (2012) de Jihane Chouaib et de L’insulte (2017) de Ziad Doueiri… soit un documentaire à fleur de peau et une fiction très remarquée dans nombre de festivals.
« Mon Pays existe-t-il encore ? »
Scénariste et réalisatrice, Jihane Chouaib est née à Beyrouth, a vécu au Mexique avant de s’installer en France. Sa production est inscrite dans la tragédie qu’a vécue le Liban avec le déclenchement de la guerre civile en 1975 : « A quoi retourne-t-on quand tout a changé ? Mon Pays existe-t-il encore ? Quand je veux l’attraper, il disparaît », dit-elle en voix off de Pays rêvé, son premier long métrage documentaire donc. Voilà qui traduit la nostalgie de la réalisatrice et dessine un pays imaginaire façonné par les souvenirs de Libanais en exil, quatre artistes cosmopolites qui retournent à la « maison » avec le désir de s’y faire une place…
Ziad Doueiri est un autre exilé lui aussi : une enfance à Beyrouth en pleine guerre
civile avant de rejoindre les Etats-Unis et d’y entamer un cursus cinéma puis une carrière.
Ça va vite. Tout d’abord assistant de Quentin Tarentino, le premier film de Doueiri sort en 1998, son West Beyrouth montre deux adolescents du quartier (Beyrouth Ouest) et une jeune chrétienne filmant la ville en Super 8. L’insulte ? A partir d’une simple altercation entre deux hommes qui va devenir une affaire d’Etat, revient sur le massacre oublié de Damour, en janvier 1976 : « Les médias évoquent toujours le massacre de Sabra et Chatila en septembre 1982, où les Palestiniens étaient les victimes. Mais jamais celui de Damour.
Des personnes de ma génération, au Liban, ignoraient cet épisode. J’ai tenu à dire la
vérité sur un fait enterré très vite. »
Le massacre de Damour, un drame méconnu
Pour Ziad Doueiri : « Quand le massacre de Damour a eu lieu, l’événement n’a pratiquement pas été couvert par les journalistes.
On a eu un mal fou à trouver des images d’archives ! Dans le passé, les deux
parties ont été victimes... C’est ce que je voulais raconter », explique le réalisateur…
Outre le Liban, l’on se dirigera du côté du Vaucluse avec Retour à Bollène, le premier
film de Saïd Hamich, né à Fez, qui donne à voir une France de province aux commerces fermés, centre-ville et services publics sinistrés… bref, une France de
seconde zone avec sa population oubliée pour le compte !
Et Terre Mère, le documentaire de Louiza Benrezzak, qu’est-ce que c’est ? « Très jeune déjà, née en France, en Haute-Marne, de parents Algériens, je me pose la question qui, au-delà de la mort, est aussi celle de mon identité : sur quelle terre vais-je choisir de me faire enterrer ? Quel bout de terre m’accueillera ? », explique cette dernière.
Réponse sur l’écran et dans la salle en présence de la réalisatrice.
Eric Guignet
*Programmation sur www.pcmmo.org
PANORAMA DES CINÉMAS DU MAGHREB ET DU MOYEN-ORIENT
Vendredi 13 avril
- 19 h : Pays rêvé (85 min)
- 21 h : Retour à Bollène (67 min)
Samedi 14 avril
- 14 h 30 : Terre Mère (52 min)
- 16 h 15 : Jean Genet, un captif amoureux, parcours d’un poète combattant
Projections suivies à chaque fois d’une rencontre avec les réalisatrices et réalisateurs - 18 h 30 : L’insulte (112 min), suivie d’une collation libanaise (10 € entrée + collation)
Cinéma Le Studio
2 rue Edouard Poisson. Tél. : 09.61.21.68.25