Ne faire ni une ni de deux, les petits et – finalement surtout – les grands pour cette adaptation estampillée jeune public (à partir de 6 ans) : le Hansel et Gretel que signent Samuel Hercule et Métilde Weyergans relève autant des frères Grimm que des frères Lumière !
Voilà en effet que nous sommes plongés face à un écran sur lequel défilent nos personnages dont les voix, la bande originale de leurs aventures se trouvent réalisées en direct et sur scène par des comédiens-musiciens pleins de malice : « Cinéma et théâtre se font alors écho pour donner naissance à cet objet scénique totalement hybride où se côtoient recherche d’innovation technique (en matière de son, d’image, d’immersion du spectateur…) et esprit profondément artisanal », écrit-on à La Cordonnerie, la compagnie où officient les créateurs de ce conte bien décalé. Coutumiers du genre ciné-spectacle donc à la Cordonnerie où, depuis 1997 s’invente un travail pluridisciplinaire largement fondé sur la réécriture de contes : le Hamlet de Shakespeare, le Frankenstein de Mary Shelley… mais également Ali Baba et les 40 voleurs ou La Barbe bleue de Charles Perrault sont passés par l’inspiration d’Hercule et Weyergans que ces derniers résument ainsi : « Notre projet artistique s’inscrit dans une véritable recherche de décloisonnement des disciplines, mais aussi des propositions dites “jeune public” et “adultes”. Nos créations se veulent réellement “tout public”, chacun y trouvant des clés d’entrées différentes. »

À quoi ça Grimm, alors ? Ici, les années 70 ne renvoient pas aux Trente glorieuses car la crise économique frappe (déjà !) les petites gens : Hansel et Gretel, magiciens à la retraite et à la charge de Jacob – le fiston – lui-même au chômage, font ménage à trois dans une petite caravane… l’amour filial là-dedans ?
« Voilà une vérité désagréable : la pauvreté et le besoin n’améliorent pas le caractère, mais rendent plus égoïste, moins sensible aux souffrances des autres et donc prêt à se lancer dans des actions insensées et même cruelles », avancent Samuel Hercule et Métilde Weyergans. Ça ne rappelle pas un peu les années 2.0 ?

Du 7 au 9 février
Mercredi : 14 h 30 ; jeudi, vendredi : 10 h et 14 h
(Durée : 1 heure)
Théâtre La Commune, 2 rue Edouard Poisson
Tél. : 01.48.33.16.16
ou lacommune-aubervilliers.fr