Contenu

Campement de migrant-e-s à Aubervilliers : l’Etat doit mettre en place des mises à l’abri pérennes pour y mettre fin !

Parce qu’il renvoie une image indigne de la France, pays des droits humains, beaucoup d’habitantes et habitants m’interpellent depuis plusieurs jours quant à l’urgence de démanteler un campement de migrant-e-s situé aux abords de la rue Pierre Larousse.

Ce dernier, dont nous voyons jour après jour les tentes augmenter, s’est installé sur un terrain qui est propriété de la SEM Plaine Commune et d’une société privée.

J’entends les préoccupations des riveraines et riverains quant à la dégradation des conditions sanitaires et je les partage. Cela amènent les services municipaux à travailler en étroite collaboration avec les services de la préfecture et de Plaine Commune afin d’y mettre un terme au plus vite.

Je rappelle néanmoins que la procédure de démantèlement, d’ores et déjà engagée, est encadrée par le droit et la loi et non par des simples démarches administratives de la collectivité et des propriétaires du terrain.

Dès lors, un délai d’instruction est nécessaire. Au-delà des préconisations sanitaires et juridiques, il s’agit également de veiller à ce que l’opération ne déplace pas la problématique vers un autre terrain du territoire.

En effet, les récents démantèlements des campements de la porte de la Chapelle et de la Porte d’Aubervilliers situés sur le territoire parisien, n’ont pas permis d’apporter des solutions pérennes.

Pire, l’accueil dans les lieux d’hébergement de seulement quelques centaines de personnes a laissé à l’abandon la plupart des réfugié-e-s qui se sont dirigés vers les villes voisines, notamment à Aubervilliers.

Les arbitrages sur ces mises à l’abri, cumulés à la politique migratoire du gouvernement qui bloquent les parcours de régularisation, engendrent de fait la reconstitution de ces lieux de misère.

Je déplore leur existence, partout en France, qui laisse des personnes démunies vivre dans des conditions indignes. Elles doivent pourtant être considérées avec humanité en étant notamment mis à l’abri par les services de l’Etat.

Je regrette également les conséquences sur la vie quotidienne des riveraines et riverains.

C’est la raison pour laquelle j’irai à leur rencontre, avec Patrick Le Hyaric, élu du quartier ainsi que les responsables de la SEM Plaine Commune, à l’occasion d’une réunion publique qui se déroulera le mardi 3 mars 2020 à 18 h au 16 rue Pierre Larousse.

Mériem Derkaoui
Maire d’Aubervilliers
Vice-présidente du Conseil départemental
de la Seine-Saint-Denis