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Budget équilibré
Le budget 2017 présente des indicateurs d’amélioration de la situation financière de la Ville.
Il prévoit plusieurs actions, notamment dans les domaines scolaire et social.
Présenté en Conseil municipal du 23 mars, « le budget 2017 est équilibré, sérieux, ambitieux et traduit nos priorités : jeunesse, réussite éducative, politiques sociales et solidaires et renouvellement urbain », a introduit la maire, Mériem Derkaoui.
« C’est un tournant majeur. Notre épargne nette, négative depuis des années, est pour la première fois légèrement positive. C’est un critère très important auprès des banques pour l’accès aux financements », a détaillé Anthony Daguet, maire-adjoint aux Finances.
Cette année encore, des travaux auront lieu dans les écoles, pour 3 millions d’euros.
Les acquisitions foncières des 6e et 7e collèges, rues Sadi Carnot et du Pilier, se poursuivent.
D’autres projets sont prévus, comme la Fabrique de Santé avec consultations
médicales au Marcreux, un espace jeunesse au Landy, une toute petite section
à la maternelle Taos Amrouche… Soit près de 10 millions d’euros pour des actions en
cours ou à venir, sur un montant de dépenses réelles d’investissement de 37 millions
d’euros, et des recettes réelles à 23,9 millions d’euros.
Pas d’augmentation d’impôts
Hors flux liés à la Métropole du Grand Paris, les recettes réelles de fonctionnement
s’élèvent quant à elles à 125,4 millions d’euros et les dépenses à 112,4 millions d’euros. L’épargne brute, la différence dégagée pour s’autofinancer, grimpe à 12,9 millions d’euros (contre 10,7 l’année dernière).
La capacité de désendettement, ou nombre d’années théoriques pour rembourser la dette avec l’épargne, se réduit (13 ans).
« Malgré la baisse des dotations de l’Etat, la non prise en compte de 4 800 habitants*, nous reconstituons progressivement les marges de manoeuvre et d’investissements de la Ville », a conclu Anthony Daguet. Ceci « sans augmentation d’impôts pour 2017 » et avec un recours à l’emprunt « limité » qui n’excèdera pas 9,6 millions d’euros.
Un « début du désendettement » et une « amélioration de la situation financière »
salués par Jean-Jacques Karman (Gauche communiste et apparentés).
De même pour Roland Ceccotti (Ensemble et citoyens) selon qui « la sécurisation de la dette est enfin acquise, tout en finançant de nouvelles actions : travaux dans les écoles, analyse des besoins sociaux… »
Soizig Nédélec a estimé que « ce budget traduit une volonté de développement du service public, avec des investissements essentiels : réaménagement du CCAS, création d’un espace jeunesse au Landy, déploiement de la Fabrique de Santé, foncier des futurs collèges… »
Quant à Abderrahim Hafidi, il a jugé que « nous sommes en temps de crise, notre ville est en mutation. Toute majorité municipale fait ce qu’elle peut ».
Dans l’opposition, Evelyne Yonnet-Salvator (groupe PS) a pointé pour sa part une
« hausse des aides d’Etat, avec 31,3 millions d’euros contre 28 millions en 2012 » et a demandé à « desserrer l’étau du désendettement et mener une vraie politique
d’investissement et de développement économique ».
« Le remboursement de la dette doit être une priorité », a quant à lui estimé Damien Bidal (Modem). Se réjouissant de la non augmentation des impôts, Nadia Lenoury (LR) a estimé que « les choses avancent dans le bon sens mais le budget reste fragile. S’il y a amélioration, la population n’en voit pas les bénéfices. »
Enfin, Rachid Zaïri a jugé « des critères purement financiers non significatifs. Notre ville a besoin de davantage de services publics ! »
A la suite des débats, le budget a été adopté à la majorité absolue. Les groupes Socialiste et républicain, Engagés pour Aubervilliers et LR-Modem ont voté contre.
Restitution de trésorerie
Le Conseil a également alloué 7,6 millions d’euros aux associations de la ville.
A noter, Aubervacances-Loisirs, chargée des centres de loisirs, maisons de l’enfance et des colonies de vacances, a vu sa subvention réduite d’un million d’euros (à 1,3 million). Elle a en effet rapporté avoir constitué un excédent de trésorerie d’un million d’euros et a convenu de l’utiliser cette année pour son fonctionnement. Par ailleurs, Boxer Inside Club, créée par la vice-championne olympique de boxe Sarah Ourahmoune, s’est vue soutenir son action en direction des femmes à hauteur de 2 000 euros.
D’autre part, dans l’enveloppe nationale de Soutien à l’investissement public local,
la Ville s’est déjà vue acter deux contributions.
L’une, de 141 000 euros, servira au déploiement d’un réseau de caméras de vidéoprotection.
L’autre, de 2 millions d’euros, est dédiée à la construction de la future piscine au Fort d’Aubervilliers. « Nous disposions déjà de 10 millions d’euros de l’Etat et 2,5 millions du Conseil départ
mental. Le projet progresse mais nous sommes encore au début des discuss
ons », a indiqué la maire.
Les tarifs des goûters et centres de loisirs maternels ont été réajustés (+ 1 à 10 centimes). Ceux des activités à destination des seniors ont été fixés, avec un prix préférentiel pour les habitants et agents retraités de la municipalité. Egalement, pour le jeune public, un tarif solidaire de 2,5 euros a été décidé pour l’accès aux spectacles, en deçà du tarif réduit de 3 euros pour les groupes.
En vue du 7e collège, intercommunal, deux terrains seront acquis 8-10 rue du Pilier,
pour 3,45 millions d’euros. La ville de Saint-Denis achète quant à elle un autre
terrain pour un montant équivalent. Des aménagements pourraient avoir lieu autour
du terrain, qui est face à un commerce de gros et semi-gros. « Une circulation
apaisée et un programme de logements sont souhaitables », a précisé Mériem Derkaoui.
La municipalité a aussi décidé de revenir sur une préemption d’un pavillon effectuée
en 2013, rue Paul Bert, dans le cadre d’un projet immobilier qui n’a pas abouti.
« Nous le revendons à l’acheteur évincé, pour le même prix qu’à l’époque », a expliqué Jean-Jacques Karman.
Quant à l’OPH, il a été rattaché à l’Etablissement public territorial (EPT) Plaine
Commune, pour se conformer à un décret de 2016. Le conseil d’administration du
bailleur social change : les 13 membres sur 24 désignés par la Ville (dont 6 élus) sont
remplacés par 13 désignés par l’EPT (dont au moins la moitié proposée par la municipalité).
Par ailleurs, la délibération portant sur la subvention de 37 000 euros à Aubervilliers
Escrime club, présentée en janvier, a été proposée à nouveau. La raison ? La création
officielle de l’association est intervenue début mars (parution au JO). « On lui
confie l’escrime scolaire alors qu’une autre association s’en chargeait déjà », a soulevé Daniel Garnier. Le CMA Escrime donnait des cours d’escrime scolaire, mais
« cette année, ils n’avaient plus lieu », a indiqué Anthony Daguet, précisant en
avoir été informé lors de conseils d’école.
« Il n’y a aucune remise en cause du CMA Escrime, a insisté Mériem Derkaoui. Nous pensons d’abord aux enfants. Quelle que soit l’association, les parents veulent simplement que les cours aient lieu ».
La délibération a été adoptée à la majorité, les élus de l’oppostion s’étant abstenus ou ayant voté contre.
Arrivée de 8 gardiens de la paix
Enfin, Mériem Derkaoui a informé que le président François Hollande, lors de sa
venue pour l’inauguration de la rue Jacques Salvator et de sa visite au commissariat,
avait annoncé l’arrivée de huit nouveaux gardiens de la paix le 27 avril.
Naï Asmar
* Une mobilisation a rassemblé citoyens et élus pour demander la prise en compte des 4 800 habitants non recensés par l’Etat.